Vague
- Prose
Je me mutile à jamais.
Profonde libération où la douleur est si forte que mon sang ne s’écoule
Et pourtant, sans jouer, j’aime me crucifier,
Car d’un ciseau, je fends mes phalanges si atrophiées.
C’est l’horreur que l’on voit à travers moi, je meurs.
Je me mutile pour toujours.
Profonde exaspération où le sang se répand,
Que la douleur éparse survole le ciel en flamme,
C’est que j’aime me lacérer comme un enfant raisonnable.
Effrayante décadence, par moi, je tue mes envies.
Mes amours ont saisi les visages des profanes,
Des morts aux âmes creuses qui se glissent dans leurs tombes,
Quand la nuit en plein jour fait pleurer ses nuages.
Je vois à travers vous des êtres sans charité.
Puis-je aimer, si mon dieu est une invention ?
Je veux croire qu’en ce monde quelqu’un peut tout stopper.
Je me mutile au revoir.
Profonde solitude où la souffrance est la demeure d’un cerveau malade,
Si sourire est la vie, je veux sourire toujours,
Mais un jour de peurs intenses je pourrais tout blesser
Et d’un coup de lame, je mutilerais les vivants.
Aimez-moi ou tuez moi, je veux vivre définitivement
Dans un monde de poésies qui ne seront pas les miennes.
- Autrice Paracelsia Le Saigné
- Crédits Photo Zapann