Rhum-Cola
- Érotique
Dis-moi, tu es par là ? Comme j’aime pouvoir te sentir à nouveau à travers la chaleur d’un long matin. M’étirer au creux de ton ventre, jusqu’au soir timide sans trêve. Que les somnolences intermittentes mouillent mes songes qui voguent de nouveau vers nous jusqu’aux lents demains savoureux. Le rhum emporte mes inhibitions et mes pas sur les notes de tes disques envoûtants, mais c’est ta chaleur, ton insolence et ton indécence qui me font frémir.
Je goûte ta peau, si délicieuse palette de couleur claire et de veines bleutées que je me plais à baiser du bout de mes lèvres noircies. Laisse-moi encore me couler sans filet entre l’absinthe de tes regards ensauvagés.
Cette soumission, c’est une symphonie dans le chaos de mes addictions.
C’est au bord du feu que je tremble en sentant tes doigts rejoindre les miens sur ta queue ardente, épaisse à l’entrée de mon anis étoilé. Je ne te quitte plus des yeux, jouant avec ma petite cloche, sentant tes doigts faire saliver l’entrée de ma chatte et ton gland rompre mes dernières défenses.
C’est un supplice merveilleux que de sentir cette brûlure glisser sur la tranche de ma corolle boursouflée et s’introduire enfin. Je crois que je crie brièvement avant l’intonation de tes ordres qui apaisent mon corps et l’ouvre complètement à toi. À tout ce que tu voudrais lui infliger.
Tu t’enfonces peu à peu, aussi loin que tu le veux, mais si profondément que je peine à me tenir tranquille. Je m’épingle sur ta bite d’un coup. Les aigus de ma voix tremblante contre ta chair ciselée, perforent tes tympans. Pour me faire taire, tu pinces ma bouche charnue avec des dents carnassières. Je suis docile assez longtemps pour me laisser piquer, être en proie à une douleur qui me terrasse et m’enchante. Le visage tourné vers toi, nos langues se frôlent à peine puis à pleine bouche, tu me dévores. Qu’il me plaît à moi que tu t’enlises satisfait au creux de mon cou, grognant dans les limbes de mes tourments. Tes roucoulements plaisants me font davantage délirer, ta langue effilée, pénètre le lobe de mon oreille jusqu’au cœur.
Je dérive mon plaisir en une branlette énergique, vrille mes yeux aux plus profonds des tiens. Goûtant à cet accord délicieux de vice et d’abandon. Je m’étiole en martyre sur ta queue raide que tu sors un instant pour être inondé de ma jouissance lumineuse. Avec une douceur infinie, tu replonges implacablement dans la béance que tu as entretenue longuement.
Je sens mes yeux s’embuer dans ce moment parfait où tes doigts vampirisent ma gorge et serrent. Le bourdonnement afflue vers tes tentacules, ma poitrine implose ici en un cri infernal. Je jouis par vague, sans possibilité de m’isoler loin de toi, sans le vouloir. Mes chuchotements, ponctués de sanglots, achèvent de te briser ; « Achève-moi s’il te plaît ! S’il te plaît, vide-toi en moi ! Pitié, remplis-moi ! »
Tu t’éparpilles en gémissements rauques au fond de moi, te terrant plus profondément encore. Immobile. J’aime nos souffles emmêlés, cette tempête qui s’apaise dans un baiser salvateur.
Ta queue, dégorgée, se faufile hors du trou et tu restes là m’enveloppant en attendant la fin de mes secousses et de mes larmes.
- Autrice Paracelsia
- Crédits Photos Gerostenkorp