Paracelsia
Le Saigné

À Peau Crie Feu / Battle M.

Lettre 1

Tu es posé près de ma poitrine et certaines pulsions incontrôlées montent en moi, tandis que tu t’enfonces au creux de mon cou en baisant ma peau. Ton haleine fiévreuse exhale le soufre vers ma bouche lorsque tes lèvres s’évasent sur la moiteur de mon trou. Tendue vers moi, rose gluante, ta langue bande, excitante. Tu déglutis, puis fermes les yeux quand mes doigts s’insinuent pour charrier la salive de ton gouffre.
Ta main se resserre sur la viande rose cireuse qui enfle au contact de tes effleurements, mais rien ne me retient. S’écoulant de ma lippe visqueuse, le mucus enduit le tison frétillant dans l’attente de mon âtre chaleureux. J’éprouve une envie féroce de planter mes dents dans la graisse de ta vanité congestionnée.
Ta fente est humide aussi.

Lettre 2

Mon Dieu, tu glissais en moi pendant des heures, tu as été le premier à idolâtrer chaque doigt de mes pieds avec un appétit jubilatoire. Je te regardais fascinée enrouler ta langue autour de mon orteil puis un autre tandis que mes griffes s’accrochaient à la chair de mes cuisses. Tu accompagnais généralement cette danse lascive par tes coups de reins enflammés. J’avais envie de me vider devant toi… Devant le monde. Ce que tu réveillais tout au fond de mon ventre, était chaotique.

Totalement vicieux, tu déclenchais sciemment les pulsations indignées de mes lèvres boudeuses. Cela te ravissait pleinement lorsque tu t’évadais pour revenir te faufiler entre mes plis dégoulinants. La lenteur exagérée de ta reconquête, ta retenue impitoyable, achevait de me rendre folle. Les insultes délirantes que je susurrais pour entraîner ta fureur, ta main autour de mon cou, ta bite ravageuse, me transformaient radicalement. Tu me gardais comme une martyre consentante sur ta queue profondément enfoncée dans mon trou, jouissant de toute ton attention.

J’éprouvais aussi ce besoin bestial de t’inciter à la provocation, observer tes yeux me percer, me vaincre. Ces pupilles-là, je voulais les voir se révulser et je ne détournais pas mon regard. Être témoin de ta reddition, me sentir à l’agonie, déclenchait nos pluies acides. Que je me perde sur toi, que l’ivresse jaillisse sur ton aine et sur ton cuir, c’était là ton but. Que la fleur s’exhibe plus indécente sur ton pieu qui forait, qui esquintait, qui charriait la houle chaude. Ce n’était pas une histoire d’amour, mais de péché parfait. Tu étais ma coulpe absolue.

— Ceci est mon corps, mange-moi, dévore ma peau, que je déchiquette la tienne, que sur ma langue vienne l’hostie gluante de ton vit bénis. Que sur la tienne exhaure l’onde de mon abandon éternel.

J’étais ta salope, ta pisseuse, ce désir qui te ramenait chaque fois dans l’arrondi bouillant de ma caverne moite.

Lettre 3

Tu sais la première fois, j’ai fermé les yeux pour plonger mes dérives vers ton odeur. J’ai caressé, hébétée par ma hardiesse, les coutures de ton pantalon en rêvant de te l’enlever sans faire de cérémonie. Je désirais tes orbes pétillants et raffolais de ton air de ne pas y toucher quand tu espérais autant que moi que je tète tes écales. Dévorant le Priape que tu enfonçais profondément jusqu’à perdre la raison dans mon cœur calciné, je mouillais de faim.

Lorsque mes doigts glissaient sur ta carne chaude, mille regrets échouaient sur les rives de mes lèvres. Et ton existence, brûlure écorchée, feu entre mes cuisses, semblait illustrer la perfection au contact de mes dunes d’infortunes. Dans mes souvenirs, l’apparition de ton carrosse cabossé faisait naître ma chair flasque. Je priais que le jour cède promptement sa place à la nuit courtisane, qu’elle envahisse le monde pour me laisser te guider tout entier dans mon centre. Je suppliais que toutes les prunelles s’éteignent et que les nôtres se figent et résistent pendant que l’on s’usait. Hormis les frottements des draps et de nos peaux, j’aimais percevoir le chuintement de nos corps couverts de nos sueurs. J’adorais en lécher les traces, te renifler ardemment. Dans le sillon de ta péninsule forait un puits attendant l’averse. Le fleuve coulait paisiblement le long de ma fente, de mes jambes ouvertes sur ta bouche créative. Mon noyau dérivait fébrilement enrouler de ta langue entêtante. C’était vertigineux, tu rendais l’hiver caniculaire. Mes cris se diluaient en un salmigondis d’obscénités, tandis que je salivais de plaisir. Tes mots insensés, bourdonnés entre tes dents maintenant mon oreille captive, soufflaient dans la conque. Tu mordillais la membrane sournoisement, paralysant tous mes sens de délices. Mon ventre reposait sur le tien prêt à me fondre aux caprices indécents de ton imagination. J’étais inondée de tes odeurs d’orage et je me délectais, avec une sauvagerie nouvelle, du vernis de ton mont-blanc.

— Si tu jouis dans ma bouche, je remplis la tienne de tout mon lait. Vide-toi ma petite putain avide, fais de moi ce que tu voudras.

Ces instants, j’étais cruellement vivante. L’éclosion de nos pulsions cannibales me rendait belle.

Lettre 4

J’entretiens de nombreux songes où tu parcours les limbes de mes vertiges jouissifs, tourbillons éternels de nos peaux indociles, des souvenirs illicites. Je rêve, haletante, que tu me pénètres le cul. La croupe levée bien haut, ta main serpente entre mes cuisses, mon jouet coincé dans ma fente étroite.

Mon œil de Judas éprouve tes doigts mouillés de mes attentes, je vibre jusqu’à toi, impatiente, ta mèche brûlante sur la tannerie de mes fesses. Sans cesse à l’affût de la moindre faille à dégorger ; ton pinceau étale, languide, l’encre invisible.

Tu me fais glousser comme auparavant, au fond de ton ravin, au bord de ton goulot, j’y lape l’inconvenance de ton trou salivant. Entendre ce rossignol réclamer furieusement la charge, attise dans tes yeux un brasier torride, j’exige de sentir tes dents percer les rémiges chatoyantes de mes sangles.

Laisse-moi conserver tous ses moments où l’opulence de ta chevelure me caressait le visage, la saveur de l’écorce tannifère sur ton ambre de chair m’étourdissait. Ta pâleur curieuse au lever du jour m’affamait plus encore, nous étions acharnés.

Fends grand la bouche que la pluie t’inonde. Ouvre grand ton antre, que la sève achève sa course au fond de ta grotte. Que mon désir coule le long de ta langue, qu’il réchauffe ta luette. Que ça te fasse chanter avant que je suce patiemment les lèvres et grogner en te léchant les babines, possédée.

Sans céder aux spasmes de l’autre, je me délecte à oindre la surface nervurée de ta queue dressée. L’animal en souffrance espère bien au chaud contre ma fournaise, succombez au moment de pénétrer cet abri en feu.

Lettre 5

Il y a un grondement sourd dans ma tête, c’est le signe de ta domination. Je m’entête à l’outrepasser, mais face à toi, je ne fais que simuler l’attente. Te défier me ravive, sourire joliment alors que je m’égoutte sur le parquet me grise. J’écarte volontairement les jambes, il me semble que l’odeur de mon alysse papillonne vers toi et gonfle la couture de ta cage arrogante. C’est absolument divin quand tu caresses ma joue, que tu emportes sur ta peau les traces noires de mon rouge, pour y glisser ton pouce dans ma bouche tiède, mon cœur qui salive, déborde, dès lors, d’envies et s’enfle de souillures. Sous mes dents, j’éprouve les sillages de ton empreinte, le goût délicieusement acidulé de ton écaille merveilleuse.

— Tu as des doigts que je veux lécher, une langue que je veux sucer, une bite que je veux éreinter. J’ai tant besoin de te déguster, te rendre moite de la tête aux pieds, que tu entres en moi comme dans de la crème. Putain, tu m’excites tant, je pourrais cramer ta peau tellement tu me tiens chaude.

Je me rêve mouillée de tes éclaboussures de plaisirs, mais pour le moment, tu m’attires contre toi et me serres fort. Tes mains fouillent sous ma jupe, agrippent mes fesses et ça te rend fou.

— Je ne ferai qu’une bouchée de ta fleur, je veux que tu me sentes te labourer lentement la chatte, le cul.

Tes murmures près de mon lobe chatouillent mon épiderme, les poils se dressent, le sexe vibre.

Dans ta chambre, mes jambes manquent de me trahir et se dérober sous moi, je suis impatiente. Il n’y a plus de temps mort. Tu plonges dans la mer de tissus sur ton lit défait. Quand tu émerges du flot de tes draps, les cheveux parfaitement reposés sur ton buste, tu parais angélique, pourtant, je te souhaite infernal, je te connais indocile. Mon antéchrist, ton allure christique m’émeut et j’avance vers toi l’iris à l’air, je te présente la bête à sacrifier, celle à adorer et sanctifier. Tu effleures sagement la fissure qui écume ;

— Bois, ceci est mon lait…

Tu suces mes péchés, provocant, les yeux sans dérives semblant pénétrer le vortex de toutes mes faiblesses. Mon foutre, effilé sur tes doigts et ta langue, est un spectacle qui me réduit en poupée suppliciante.

— Regarde ! Je fais des sucreries de ton lait coulant.

— Mange ! Ceci est ma nature…

Je me présente sur ton visage et le premier baiser manque de me faire hurler. Ma raison prend le large lorsque tu suces mon clitoris, salivant le long de la ligne de crête. Mes mains déploient le rideau, je m’agite découvrant mes lippes trempées, offrant mon orifice à tes maléfices. Tu me bascules sous toi, plongeant ta gaule au plus profond de ma douille chaleureuse, m’étouffant, humectant mon gouffre, te branlant contre ma luette. Je me noie presque dans un bain glaireux, mais j’adore sentir ta queue et ton jus dans ma gorge. La sensation de m’abandonner avant de reprendre ma respiration, c’est l’émulation de mes extases. Je veux jouir dans ta mâchoire d’être ta salope d’une nuit. C’est apaisant d’être radicalement moi sur ton sexe, ta bouche, tes doigts, ta chair… Bon sang, ta carne qui frémit et me rend cinglée. Sans tarder, les caresses de ta verge sur mes lèvres rosées me font salement saliver. Tu pénètres sur la pointe du fleuret, mouillant la tête, prenant plaisir à charrier la cyprine, dégorgeant les plis au fur et à mesure de ton entêtement. Puis tu dérives vers l’étoile irisée, je t’entends proférer des menaces outrageuses qui affriolent mes sens.

Mes yeux se révulsent, parce que c’est ton odeur qui me rend ivre, tes douceurs, tes douleurs, ta rage qui déclenche le feu. Prenant tout ton temps, tu fais glisser sans empressement, ta queue dans le centre du pertuis que je veux ravager. Tes mains ceinturent mes bras, tu t’acharnes de délicatesse et de férocité. Mais sentir tes nervures et tes soubresauts reposés en mon sein, c’est euphorique à souhait. Je suspends mon souffle, le ventre animé d’une pulsion animale. Mon univers palpite autour de ta verge lorsque tu exécutes ton plan ; celui de me briser de jouissances. Nos corps s’entêtant et se cambrant furieusement, tu déverses tout sur moi, en moi. J’irradie sous tes coups de reins, tes lampées et tes feulements. À peine, je respire, à nouveau, tu inspires et te durcis, je gueule, suintante, à travers l’infini. L’écorce brûle, s’irrite, mais rien ne suffit, j’engloutis tes vagues, déglutit ton doux venin. Nos chairs s’offensent et malgré tout, rien ne freine cette hérésie.

Je te sentirai encore cogner les parois de mes vices. J’irai me coucher amollie, ta sève en suspens dans mes délires oniriques, bouillonnants de nouveau, suçotant mon pouce comme palliatif de nos délices lubriques.

  • Lettre 1
  • Lettre 2
  • Lettre 3
  • Lettre 4
  • Lettre 5
  • Lettre 1
  • Lettre 2
  • Lettre 3
  • Lettre 4
  • Lettre 5