Il y a un grondement sourd dans ma tête, c’est le signe de ta domination. Je m’entête à l’outrepasser, mais face à toi, je ne fais que simuler l’attente. Te défier me ravive, sourire joliment alors que je m’égoutte sur le parquet me grise. J’écarte volontairement les jambes, il me semble que l’odeur de mon alysse papillonne vers toi et gonfle la couture de ta cage arrogante. C’est absolument divin quand tu caresses ma joue, que tu emportes sur ta peau les traces noires de mon rouge, pour y glisser ton pouce dans ma bouche tiède, mon cœur qui salive, déborde, dès lors, d’envies et s’enfle de souillures. Sous mes dents, j’éprouve les sillages de ton empreinte, le goût délicieusement acidulé de ton écaille merveilleuse.
— Tu as des doigts que je veux lécher, une langue que je veux sucer, une bite que je veux éreinter. J’ai tant besoin de te déguster, te rendre moite de la tête aux pieds, que tu entres en moi comme dans de la crème. Putain, tu m’excites tant, je pourrais cramer ta peau tellement tu me tiens chaude.
Je me rêve mouillée de tes éclaboussures de plaisirs, mais pour le moment, tu m’attires contre toi et me serres fort. Tes mains fouillent sous ma jupe, agrippent mes fesses et ça te rend fou.
— Je ne ferai qu’une bouchée de ta fleur, je veux que tu me sentes te labourer lentement la chatte, le cul.
Tes murmures près de mon lobe chatouillent mon épiderme, les poils se dressent, le sexe vibre.
Dans ta chambre, mes jambes manquent de me trahir et se dérober sous moi, je suis impatiente. Il n’y a plus de temps mort. Tu plonges dans la mer de tissus sur ton lit défait. Quand tu émerges du flot de tes draps, les cheveux parfaitement reposés sur ton buste, tu parais angélique, pourtant, je te souhaite infernal, je te connais indocile. Mon antéchrist, ton allure christique m’émeut et j’avance vers toi l’iris à l’air, je te présente la bête à sacrifier, celle à adorer et sanctifier. Tu effleures sagement la fissure qui écume ;
— Bois, ceci est mon lait…
Tu suces mes péchés, provocant, les yeux sans dérives semblant pénétrer le vortex de toutes mes faiblesses. Mon foutre, effilé sur tes doigts et ta langue, est un spectacle qui me réduit en poupée suppliciante.
— Regarde ! Je fais des sucreries de ton lait coulant.
— Mange ! Ceci est ma nature…
Je me présente sur ton visage et le premier baiser manque de me faire hurler. Ma raison prend le large lorsque tu suces mon clitoris, salivant le long de la ligne de crête. Mes mains déploient le rideau, je m’agite découvrant mes lippes trempées, offrant mon orifice à tes maléfices. Tu me bascules sous toi, plongeant ta gaule au plus profond de ma douille chaleureuse, m’étouffant, humectant mon gouffre, te branlant contre ma luette. Je me noie presque dans un bain glaireux, mais j’adore sentir ta queue et ton jus dans ma gorge. La sensation de m’abandonner avant de reprendre ma respiration, c’est l’émulation de mes extases. Je veux jouir dans ta mâchoire d’être ta salope d’une nuit. C’est apaisant d’être radicalement moi sur ton sexe, ta bouche, tes doigts, ta chair… Bon sang, ta carne qui frémit et me rend cinglée. Sans tarder, les caresses de ta verge sur mes lèvres rosées me font salement saliver. Tu pénètres sur la pointe du fleuret, mouillant la tête, prenant plaisir à charrier la cyprine, dégorgeant les plis au fur et à mesure de ton entêtement. Puis tu dérives vers l’étoile irisée, je t’entends proférer des menaces outrageuses qui affriolent mes sens.
Mes yeux se révulsent, parce que c’est ton odeur qui me rend ivre, tes douceurs, tes douleurs, ta rage qui déclenche le feu. Prenant tout ton temps, tu fais glisser sans empressement, ta queue dans le centre du pertuis que je veux ravager. Tes mains ceinturent mes bras, tu t’acharnes de délicatesse et de férocité. Mais sentir tes nervures et tes soubresauts reposés en mon sein, c’est euphorique à souhait. Je suspends mon souffle, le ventre animé d’une pulsion animale. Mon univers palpite autour de ta verge lorsque tu exécutes ton plan ; celui de me briser de jouissances. Nos corps s’entêtant et se cambrant furieusement, tu déverses tout sur moi, en moi. J’irradie sous tes coups de reins, tes lampées et tes feulements. À peine, je respire, à nouveau, tu inspires et te durcis, je gueule, suintante, à travers l’infini. L’écorce brûle, s’irrite, mais rien ne suffit, j’engloutis tes vagues, déglutit ton doux venin. Nos chairs s’offensent et malgré tout, rien ne freine cette hérésie.
Je te sentirai encore cogner les parois de mes vices. J’irai me coucher amollie, ta sève en suspens dans mes délires oniriques, bouillonnants de nouveau, suçotant mon pouce comme palliatif de nos délices lubriques.